Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/180

From Wikipedia
This page has not been proofread
150
ONZIÈME LETTRE.

sagesse divine, l’esprit de dieu, en passant par les formes : i° de Pahitnouji (celui dont le cœur est bon) ; a" îK Arihosnofri on Jrihosnoufi (celui qui produit les chants harmonieux) ; 3° de Meut (la pensée ou la raison): sous chacun de ces noms Thoth a une forme et des insignes particuliers, et les images de ces diverses transformations du second Hermès couvrent les parois du temple de Dakkèh. J’oubliais de dire que j’ai trouvé ici Thoth (le Mercure égyptien), armé du caducée^ c’est-à-dire le sceptre ordinaire des dieux, entouré de deux serpents, plus un scorpion.

Sous le rapport historique, j^ai reconnu que la partie la plus ancienne de ce temple (l’avant dernière salle) a été construite et sculptée par le plus célèbre des rois éthiopiens, Ergamènes (Erkamen), qui, selon le récit de Diodore de Sicile, délivra V Ethiopie du gouvernement théocratique, par un moyen atroce, il est vrai, en égorgeant tous les prêtres du pays : il n’en fit sans doute pas autant en Nubie, puisqu’il y éleva un temple ; et ce monument prouve que la Nubie cessa d’être soumise à l’Égypte dès la chute de la XXVF dynastie, celle des Saïtes, détrônée par Cambyse, et que cette contrée passa sous le joug des Éthiopiens jusqu’à l’époque des conquêtes de Ptolémée Évergète ITemplate:Er, qui la réunit de nouveau à l’Égypte. Aussi le temple de