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QUATRIÈME LETTRE.
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dont une partie des jambes a disparu, n’a pas moins de 34 pieds et demi de long. Il est tombé la face contre terre, ce qui a conservé le visage parfaitement intact. Sa physionomie suffit pour me le faire reconnaître comme une statue de Sésostris, car c’est en grand le portrait le plus fidèle du beau Sésostris de Turin ; les inscriptions des bras, du pectoral et de la ceinture, confirmèrent mon idée, et il n’est plus douteux qu’il existe, à Turin et à Memphis, deux portraits du plus grand des Pharaons. J’ai fait dessiner cette tète avec un soin extrême (Pl. 3.), et relever toutes les légendes. Ce colosse n’était point seul ; et si j’obtiens des fonds spéciaux pour des fouilles en grand à Memphis, je puis répondre, en moins de trois mois, de peupler le Musée liu Louvre de statues des plus riches matières et du plus grand intérêt pour l’histoire. Ce colosse, devant lequel sont de grandes obstructions calcaires, était, selon toute apparence, placé devant une grande porte et devait avoir des pendants : j’ai fait faire quelques fouilles pour m’en assurer, mais le temps me manquera. Un peu plus loin et sur le même axe, existent encore de petits colosses du même Pharaon, en granit rose, mais en fort mauvais étal. C’était encore une porte.

Au nord du colosse exista un temple de Vénus (Hathôr), construit en calcaire blanc, et hors de

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