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TROISIÈME LETTRE.

s’occupent beaucoup d’hiéroglyphes, et qui me comblent de bontés. Je n’ai encore fait aucune acquisition : je présume que notre arrivée a fait hausser le prix des antiquités ; mais cela ne peut durer long-temps. Je pars demain ou après pour Memphis ; je ne reviendrai pas au Caire cette année ; nous débarquerons près de Mit-Rahiné (le centre des ruines de la vieille ville), où je m’établirai ; je pousserai de là des reconnaissances sur Sakkarah^ Dahschour ettoute la plaine de Memphis ^ jusqu’aux grandes pyramides de Gizéli, d’où j’espère dater ma prochaine lettre. Après avoir couru le sol de la seconde capitale égyptienne, je mets le cap sur Tlîèbes, où je serai vers la fin d’octobre, après m’être arrêté quelques heures à Abydos et à Dendéra. Ma santé est toujours excellente et meilleure qu’en Europe ; il est vrai que je suis un homme tout nouveau : ma tête rasée est couverte d’un énorme turban ; je suis complètement habillé à la turque, une belle moustache couvre ma bouche, et un large cimeterre pend à mon côté : ce costume est très-chaud, et c’est justement ce qui convient en Égypte ; ony sue à plaisir et l’on s’y porte de même. Les Arabes me prennent partout pour un naturel ; dans peu je pourrai joindre l’illusion de la parole à celle des