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TROISIÈME LETTRE.

crée; c’est sans contredit le plus beau monument arabe qui reste en Égypte. La délicatesse des sculptures est incroyable, et cette suite de portiques en arcades est d’un effet charmant. Je ne parlerai ici ni des autres mosquées, ni des tombeaux des califes et des sultans mamelouks, qui forment autour du Caire une seconde ville plus magnifique encore que la première; cela me mènerait trop loin, et c’en est assez de la vieille Égypte, sans m’occuper de la nouvelle.

    Lundi 22 septembre, je montai à la citadelle du Caire, pour rendre visite à Habid-Effendi, gouverneur, et l’un des hommes les plus estimés par le vice-roi. Il me reçut fort agréablement, causa beaucoup avec moi sur les monuments de la Haute-Égypte, et me donna quelques conseils pour les étudier plus à l’aise. En sortant de chez le gouverneur, je parcourus la citadelle, et je trouvai d’abord des blocs énormes de grès, portant un bas-relief, où est figuré le roi Psamméticlius II, faisant la dédicace d’un propylon: je l’ai fait copier avec soin. D’autres blocs épars, et qui ont appartenu au morne monument de Memphis d’où ces pierres ont été apportées, m’ont offert une particularité fort curieuse. Chacune de ces pierres, parfaitement dressées et taillées, porte uwe, marque constatant sous quel