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SIXIÈME LETTRE.

maux, quadrupèdes, oiseaux et poissons, y sont peints avec tant de finesse et de vérité, que les copies coloriées que j’en ai fait prendre ressemblent aux gravures coloriées de nos beaux ouvrages d’histoire naturelle : nous aurons besoin de l’affirmation des quatorze témoins qui les ont vues, pour qu’on croie en Europe à la fidélité de nos dessins, qui sont d’une exactitude parfaite. C’est dans ce même hypogée que j’ai trouvé un tableau du plus haut intérêt : il représente quinze prisonniers, hommes, femmes ou enfants, pris par un des fils de IVéhothph, et présentés à ce chef par un scribe royal, qui offre en même temps une feuille de papyrus, sur laquelle est relatée la date de la prise, et le nombre des captifs, qui était de 37. Ces captifs, grands et d’une physionomie toute particulière, à nez aquilin pour la plupart, étaient blancs comparativement aux Égyptiens, puisqu’on a peint leurs chairsenjauneroux pour imiter ce que nous mommons la couleur de chair. Les hommes et les femmes sont habillés d’étoffes très-riches, peintes (surtout celles des femmes) comme le sont les tuniques de dames grecques sur lesvasesgrecsdu vieux style : la tunique, la coiffure et la chaussure des femmes captives peintes à Béni-Hassan, ressemblent à celles des grecques des vieux vases, et j’ai retrouvé sur la robe d’une d’elles l’ornement en-